Pour sortir d'une situation de crise et rebondir rapidement, l'entreprise en difficulté peut utiliser la procédure de conciliation. Elle permet de trouver rapidement un accord amiable entre l'entreprise et ses principaux
Vérifié le 1 janvier 2025 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
La procédure de conciliation est applicable lorsque les conditions suivantes sont réunies :
- L'entreprise rencontre une difficulté juridique (par exemple, litige entre associés), économique (par exemple, perte d'un marché) ou financière (par exemple, non-paiement d'un client). Cette difficulté peut être existante ou prévisible.
- L'entreprise n'est pas en situation de cessation des paiementsSituation où la trésorerie dont l'entreprise dispose n'est plus suffisante pour régler ses dettes. Dans ce cas, l'entreprise doit effectuer une déclaration de cessation des paiements, appelée dépôt de bilan, auprès du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire.ou se trouve en cessation des paiements depuis moins de 45 jours.
À savoir
Cette procédure ne s'applique pas aux agriculteurs qui bénéficient d'une procédure spécifique appelée règlement amiable .
Le chef d'entreprise formule une demande écrite d'ouverture de conciliation appelée requête au président du tribunal.
Le tribunal compétent dépend de la nature de l'activité et du lieu d'exercice :
Dès réception de la demande, le président du tribunal convoque le dirigeant de la société ou le chef d'entreprise pour recueillir ses explications.
Lorsque le président du tribunal accepte la demande d'ouverture de la procédure de conciliation, il rend une ordonnance.
Elle précise les éléments suivants :
- Identité du conciliateur
- Objet de la mission
- Rémunération du conciliateur
- Durée de la conciliation
Désignation du conciliateur
Le conciliateur est désigné par le président du tribunal. Le nom du conciliateur peut être proposé par l'entreprise.
Le plus souvent, le conciliateur est un
Mission du conciliateur
Le conciliateur assiste le dirigeant ou l'entrepreneur pour mettre en œuvre les solutions permettant d'assurer la continuité de l'entreprise (par exemple, négociation de délais de paiement avec les banques ou avec les fournisseurs).
En accord avec le dirigeant ou l'entrepreneur, le conciliateur élabore un protocole d'accord à négocier avec les
Durée de la mission du conciliateur
Le conciliateur est désigné pour une durée de 4 mois maximum. Cette durée peut être prolongée d'un mois à la demande du conciliateur sans que la durée totale excède 5 mois.
À savoir
Seul le conciliateur a la possibilité de demander au président du tribunal une prolongation de sa mission.
Rémunération du conciliateur
La rémunération du conciliateur est à la charge de l'entreprise. Elle est fixée en accord avec l'entrepreneur ou le dirigeant.
À savoir
La rémunération du conciliateur est établie en fonction de la taille de l'entreprise. Le coût de la rémunération ne doit pas être un obstacle pour l'entreprise.
Le chef d'entreprise et le conciliateur vont collaborer étroitement pendant la période préparatoire qui doit conduire à un accord de conciliation (également appelé accord amiable).
À partir du moment où la procédure de conciliation est déclenchée, les créanciers ne peuvent plus demander le redressement ou la liquidation judiciaire de l'entreprise.
Période préparatoire avant la signature de l'accord
Avec le chef d'entreprise, le conciliateur établit la liste de ceux qui seront invités à participer aux négociations en vue de rechercher un accord. L'objectif de la procédure de conciliation est de parvenir à un accord amiable entre l'entreprise et ses principaux
Pendant la négociation de l'accord de conciliation, l'entreprise en difficulté peut obtenir du juge des délais de paiement (dans la limite de 2 ans) à l'égard d'un créancier qui l'a
Signature de l'accord de conciliation
L'entreprise en difficulté et les principaux créanciers sont d’accord pour mettre en place certaines mesures : ils vont formaliser l’accord puis le faire constater ou homologuer par le président du tribunal.
L'accord de conciliation permet à l'entreprise en difficulté d'obtenir les éléments suivants :
- Délais de paiement pour les dettes de l'entreprise
- Remises de dettes
- Remises des intérêts et pénalités de retard
Les créanciers qui ont signé cet accord doivent respecter les délais de paiement prévus. Si l'accord n'est pas respecté par les parties, le tribunal est saisi par un
Des délais de paiement peuvent également être accordés pendant la durée de l'exécution de l'accord concernant une créance ne relevant pas de l'accord.
Constatation ou homologation de l'accord de conciliation
Une fois signé, l'accord amiable adopté par les créanciers est :
- Soit constaté par une ordonnance du président du tribunal, à la demande des créanciers et de l'entreprise en difficulté. L'accord reste confidentiel.
- Soit par un jugement du tribunal à la demande de l'entreprise en difficulté uniquement. La procédure n'est plus secrète.
Constatation de l'accord
Le président du tribunal, à la demande des créanciers et du chef d'entreprise (ou du dirigeant), constate l'accord. Cela permet de donner force exécutoire à l'accord, c'est-à-dire qu'il doit être appliqué par les parties.
À savoir
L'accord constaté n'est pas publié. Il reste donc confidentiel.
Homologation de l'accord de conciliation
Seul le chef d'entreprise peut demander l'homologation de l'accord au tribunal. Les conditions suivantes doivent être réunies :
- L'entreprise en difficulté n'est pas en cessation des paiementsSituation où la trésorerie dont l'entreprise dispose n'est plus suffisante pour régler ses dettes. Dans ce cas, l'entreprise doit effectuer une déclaration de cessation des paiements, appelée dépôt de bilan, auprès du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire.ou l'accord conclu y met fin.
- Les termes de l'accord permettent d'assurer la poursuite de l'activité de l'entreprise.
- L'accord préserve les intérêts des créanciersPersonne à qui l'on doit de l'argent ou la fourniture d'une prestationnon signataires.
En effet, l'existence de l'accord homologué est publiée au greffe du tribunal de commerce mais pas son contenu. La procédure n'est donc plus confidentielle.
L'entreprise en difficulté informe le comité social et économique (CSE de l'accord homologué lorsqu'il en existe un.
Dans le cadre de l'accord homologué, les
Ainsi, lorsqu'une procédure collective est ouverte, les créanciers doivent signaler au
L'échec de la procédure de conciliation résulte soit de l'impossibilité de parvenir à un accord soit de l'inexécution des engagements résultant de l'accord de conciliation.
Impossibilité de parvenir à un accord
Lorsque les créanciers et l'entreprise en difficulté ne parviennent pas à trouver un accord, le conciliateur présente un rapport au président du tribunal.
Ce dernier met fin à la mission du conciliateur et à la procédure de conciliation. Cette décision est communiquée au dirigeant de l'entreprise en difficulté et au
À savoir
En cas d’échec de la conciliation, les délais, remises de dettes ou encore de
Lorsque la procédure de conciliation a échoué à la suite du refus de certains créanciers de participer à un accord de conciliation, l'entreprise peut recourir à une procédure de sauvegarde accélérée.
L'entreprise peut également recourir à la procédure de sauvegarde classique. Si la situation s'aggrave et qu'elle est en
Inexécution des engagements prévus dans l'accord de conciliation
Le président du tribunal est saisi par une des parties à l'accord de conciliation. Il peut s'agir d'un créancier ou de l'entreprise en difficulté.
S'il constate que les engagements (par exemple, rééchelonnement des dettes) n'ont pas été exécutés, il peut résilier l'accord.
Tableau - Différences entre le mandat ad hoc et la conciliation
Mandat ad hoc | Conciliation | |
---|---|---|
Cessation des paiements | Non | Ne pas être en cessation des paiements depuis plus de 45 jours |
Intervenants | Mandataire ad hoc nommé par le tribunal avec l'accord ou sur proposition du chef d'entreprise | |
Durée | Aucune durée maximale | 5 mois maximum |
Coût | Librement déterminé par les parties | Librement déterminé par les parties |
Objectif | Résolution de la difficulté avec l’aide d’un mandataire | Favoriser la conclusion d'un accord amiable avec les principaux créanciers |
Confidentialité | Oui | Oui sauf si l'accord est homologué. Dans ce cas, l'existence de l'accord est publié au Bodacc. |
Suspension des poursuites des créanciers | Non | Non sauf pour les créanciers qui ont signé l'accord de conciliation |
Fin de la procédure |
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